19.9.06

Chapitre 4 : Mon initiative !

Revenir au chapitre 1 : Le déclic

Cher journal,

Mon doux mari a attrapé une grosse verrue au pied. Il dit que c’est de ma faute, et que je lave mal le sol. Je n’en suis pas sûre. Deux fois par jour, je pense que c’est suffisant pour tuer les microbes. Mais je préfère me dire qu’il a raison parce que si je le contrarie, il risque de vouloir me courir après pour me convaincre, et se faire mal.
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Comme il ne veut pas utiliser son pied, je dois aller chercher quelques documents à son bureau tous les jours pour qu’il puisse travailler depuis la maison. Je ne prends pas la voiture car je n’ai pas le permis. Quand à l’époque, j’ai demandé à mon mari si je pouvais essayer, il m’a dit :
« Les femmes ne savent pas conduire alors ça sert à rien d’apprendre. »
Je ne comprends pas toujours ses raisonnements… Je dois manquer de logique.
J’y vais donc en bus, même si c’est un peu plus long. Et puis, en comptant l’aller-retour, ça me laisse 3 heures pour bouquiner ; chose que j’ai rarement le temps de faire. Donc je suis plutôt gagnante finalement.

S’il ne travaille pas, mon mari regarde la télévision. Mais à force, il a usé les piles de la télécommande. Comme avec son pied, il ne vaut mieux pas se lever, il m’appelle quand il veut changer de chaîne.
« hoé ! » (…c’est moi) « la deux ! »
Je l’entends souvent car comme il s’embête beaucoup, il passe son temps à zapper. Desfois, je suis occupée par la cuisine, la vaisselle ou le linge, alors je mets un peu de temps à arriver et il s’énerve. Pour rigoler, sa mère a inventé une chanson :
« hoé la une ! hoé la deux ! hoé la trois ! … gare à toi, j’compte jusqu’à trois ! »
Elle a vraiment beaucoup d’humour… Je ne pense pas qu’on me taperait si j’arrivais à « quatre ». Mais je n’ai pas encore pris ce risque.

Pour le soulager un peu, je lui fais couler un bon bain chaud. Et pendant ce temps, je lui masse la plante des pieds. Quand je lui ai demandé si je pouvais mettre des gants, il m’a répondu qu’il préférait le contact de ma peau. C’était tellement romantique que j’ai accepté de le faire à main nue. Quand il a finit et qu’il monte se coucher, c’est à mon tour de prendre le bain. Normalement, puisque nous prenons une douche avant, il n’y a pas besoin de changer l’eau. Mais avec la verrue de mon doux mari, j’ai pensé qu’il serait dangereux de ne pas le faire. Comme d’habitude, j’ai voulu en discuter avec lui, mais je craignais vraiment que cela le vexe.
J’ai hésité pendant deux jours ; et le troisième, j’ai repensé à cette femme américaine à la télévision. Alors j’ai voulu moi aussi prendre une décision seule !
J’ai vidé l’eau du bain lentement pour que ça ne fasse pas de bruit. Ca m’a pris 15 minutes, mais c’était plus prudent. Puis j’ai de nouveau rempli la baignoire, tout aussi lentement. Et au moment de profiter de ce glorieux instant, ma belle-mère est entrée dans la salle de bain disant que c’était à son tour…Je ne pouvais rien dire, alors je lui ai laissé la place.

Le lendemain, j’ai décidé de retenter l’expérience, mais cette fois-ci, j’ai vidé l’eau du bain de mon mari beaucoup plus rapidement. Pendant les deux heures précédentes, j’avais profité de chaque zappage télé pour augmenter un peu plus le volume sonore. Ainsi, j’ai réussi à couvrir le bruit de l’écoulement de l’eau et du remplissage de la baignoire. J’étais tout de même très inquiète pendant ce moment délicat, mais personne ne s’en est rendu compte. Puis je me suis installée dans la baignoire et me suis détendue comme jamais !
Je comprenais enfin la femme américaine… J’avais honte de mon comportement à l’insu de mon mari, mais je me sentais tellement fière de moi aussi.
Deux jours plus tard, trois verrues sont apparues sur mes pieds, et une sur ma main droite. Les deux premiers jours d’hésitation et les massages plantaires avaient eu raison de ma satisfaction.

Prochainement dans l'émancipation de Chihiro : LE COUP DU PARAPLUIE !
"Bientôt, le soleil reviendra..."
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